10 octobre 2011

PORTEFOLIO 1

 Beau comme la rencontre fortuite.................et d'un parapluie.




Polaroids
FRAGMENTS MA MERE ............. Inventaire
"Il n'y a rien de plus surreel, de plus abstrait que la réalité " Giorgio Morandi L’espace domestique et l’univers du quotidien sont au centre de mes préoccupations de plasticienne. La trame de cette série est une réflexion à la fois humoristique et ironique sur les objets usuels et banals qui habitent les cuisines, objets mémoire de mon enfance , matériaux pauvres produits de façon industrielle dont j’ai toujours aimé la beauté formelle. Des photos ou les éponges se transforment en gratte ciel , tour solitaire , sage empilement de lignes colorées, amas abandonné dans un désordre chaotique enchevetré dans un masse de cheveux. ,référence à ma mère. Ces images sont dans un no man’s land sémantique, sculptures absurdes et dérisoires,dépossédées de leurs conditions utilitaires, déposées dans une esthétique minimaliste sur des feuilles de papiers bicolores , qui parfois se dérobent comme pour mieux souligner l’aspect factice et la fragilité . Les objets ménagers sont les témoins silencieux des évènements de nos vies ,absorbent et contiennent notre histoire la plus intime . .
CABINET DE CURIOSITES : Il est ici question de mélanger les sources et l’iconographie, l’histoire d ’une vanité qui se perd dans un cabinet de curiosité et se mêlent sans que l’on puisse les dissocier , réunies en ces quelques éléments sans liens apparents , qui vont faire sens et raconter en filigrane une parenthèse où le corps ,l’esprit et ses symboles se prêtent aux métaphores du jeu de l’objet. Eléments isolés mais aussi ensemble ,volontairement choisis dans un registre « vintage »portant en eux la trace ancienne et indicible d’une histoire qui nous est inconnue mais qui est aussi la nôtre parce qu’universellement partagée .Le corps, ,l’être vivant au sens plus large, évoqués au détour d’ une cloche de verre renfermant une aorte imaginaire , un cœur en pâte à papier juché sur une colonne, d’ébène, cartilage d’animal sous-marin teinté en noir , ossements de poulets bleus , œuf d’autruche posé sur un porte éprouvette, tout cela baignant dans une lumière diaphane ,sorte de halo lumineux, comme échappé d’un rêve, état de semi conscience voilé du petit jour . Fruit exhalant une odeur infecte, forme étrange et piquante recouvert ça et là de langues de verre accrochées au hasard des épines, artichaut d’ivoire, bobine de laine Baudelairienne « tant l’écheveau du temps lentement se dévide ». Objets et formes énigmatiques qui se cachent , sous une membrane renvoyant à l’intérieur du corps , dissimulée , à demi caché ,bougies réunies par un lien, rassemblées comme pour célébrer une fête qui n’aura pas lieu, faute de convives, manque de temps, J’évoque à travers ce travail une vision intimiste d’un monde qui tangue à la frontière du normal et du bizarre, teinté d’humour et de gravité , témoin conscient et fragile de notre fugitif passage sur terre .
Untitleds
LANDSCAPES
TOTEMS La tête de l’espadon et les figues de Barbarie Une tête d’espadon jaillit au-dessus d’un petit tas de figues de Barbarie. La description semble surréaliste, mais lorsque la vision est si étrange sur une composition mystérieuse, quoique parfaitement équilibrée, les mots font ce qu’ils peuvent, c’est-à-dire pas grand-chose, pour dire l’essentiel : cette photo d’Anne Veaute, entourée d’autres du même genre, dont un poulpe qui dégouline sur des poivrons, fait partie de la série Totem exposée à La Librairie Photographique (1). Elle mérite bien plus que le détour, car le détour revient à rallonger son trajet. Non, pour voir cette tête d’espadon se dresser au-dessus des figues, autant tout annuler, car les voir c’est constater, mais un peu tard, qu’après, la journée est pliée : l’espadon et les figues ont gagné ! Ces photos évoquent des natures mortes du XVIIIe siècle, même si la manière est résolument moderne. Leur esprit élégant entraîne dans un cabinet de curiosité, seul endroit où un espadon et des figues de Barbarie se retrouvent naturellement pour dégagent ensemble un charme vénéneux qui mène au ravissement, car de la rondeur des fruits à la pointe de l’aiguille, la tension est palpable : le regardeur prend une décharge poétique... Bruno de BAECQUE